Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV)
Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV pour Middle East respiratory syndrome coronavirus) est une maladie provoquée par un virus appelé coronavirus. La maladie atteint le système respiratoire, notamment les tissus des poumons et les voies respiratoires. Cette nouvelle forme du virus a été découverte en Arabie Saoudite en 2012 avant qu’elle ne se répande dans des pays comme la France, l’Italie, la Tunisie, la Jordanie, la Corée du Sud et le Qatar.
Le premier cas de coronavirus MERS en Thaïlande a été détecté le 19 mai dernier . Il s’agissait d’un homme qui venait de rentrer d’un voyage à Oman.
Au début, presque 60-70% des patients atteints mourrait, mais le pourcentage a maintenant diminué à 20-30%. Mais le virus reste hautement contagieux et dangereux, notamment dans les milieux familiaux et hospitaliers.
Quels sont les symptômes ?
Le temps d’incubation du coronavirus MERS peut atteindre 10 à 14 jours. La plupart des gens qui souffrent du virus manifestent trois symptômes graves :
- Fièvre supérieure à 38°C.
- Essoufflement : difficulté à respirer
- Toux
Quand l’infection devient grave, les patients peuvent commencer à manquer d’oxygène et à souffrir de Syndrome de Détresse Respiratoire Aiguë (SDRA). Dans certains cas, les patients montrent des symptômes gastro-intestinaux comme la diarrhée, des vomissements et la nausée. Certains malades souffrent également d’insuffisance rénale.
Suis-je à risque ?
Plusieurs facteurs peuvent placer une personne dans une catégorie à risque d’infection au coronavirus MERS. Dans ce cas, il faut consulter un médecin au plus vite:
- Voyage récent sur la péninsule Arabique ou en Corée du Sud. La majorité des personnes atteintes commencent à manifester les symptômes au plus tard 14 jours après leur retour d’un pays du Moyen-Orient ou d’un pays où des cas sévères de MERS ont été répertoriés.
- Contact proche avec un voyageur, spécialement ceux en provenance de la péninsule Arabique ou d’un pays où des cas sévères de MERS ont été répertoriés.
- Contact rapproché avec un malade confirmé au coronavirus MERS ou soupçonné de l’être.
- Visite récente d’une ferme, un zoo, une grange ou autres endroits abritant des animaux. Dans des cas passés, le coronavirus MERS a été diagnostiqué chez des chameaux et chez les personnes ayant été en contact avec des chameaux.
- Consommation d’aliments crus ou mal cuits issus d’animaux.
- Antécédents médicaux de malaises chroniques.
- Système immunitaire faible.
- Malades souffrant de pneumonie ayant voyagé dans un pays à risque ou ayant été en contact proche avec des patients atteint du coronavirus MERS ou suspectés d’être atteint.
- Malades atteints de Syndrome de Détresse Respiratoire Aiguë (SDRA).
- Patients souffrant d’une autre maladie ou infection respiratoire.
Évaluation des risques par l'OMS
L’infection par le MERS-CoV peut provoquer une maladie grave, associée à une forte mortalité. Les infections humaines résultent d’un contact direct ou indirect avec des dromadaires. Le MERS-CoV a démontré une capacité limitée à se transmettre d’une personne à l’autre. Jusqu’à présent, la transmission interhumaine est restreinte et se cantonne principalement aux établissements de soins.
La notification de cas supplémentaires ne modifie pas l’évaluation générale du risque. L’OMS s’attend à ce que de nouveaux cas d’infection par le MERS-CoV soient notifiés au Moyen-Orient et à ce que la maladie continue d’être exportée dans d’autres pays par des personnes susceptibles de contracter l’infection après une exposition à des dromadaires, à des produits animaux (par exemple la consommation de lait cru de chamelle) ou à d’autres personnes infectées (par exemple dans un établissement de santé).
L’OMS continue de surveiller la situation épidémiologique et d’évaluer les risques sur la base des dernières informations disponibles.
Conseils de l'OMS
Compte tenu de la situation actuelle et des informations disponibles, l’OMS encourage tous les États Membres à poursuivre leur surveillance des infections respiratoires aiguës et à examiner avec soin toute présentation inhabituelle.
L’application des mesures de lutte contre l’infection est essentielle pour éviter la propagation éventuelle du MERS-CoV dans les établissements de santé. Il n’est pas toujours possible d’identifier les patients porteurs de ce virus à un stade précoce car, comme pour d’autres infections respiratoires, les premiers symptômes de l’infection à MERS-CoV ne sont pas spécifiques. Les agents de santé doivent donc systématiquement appliquer les précautions standard avec tous les patients, quel que soit leur diagnostic. Ils devront compléter ces précautions standard par des précautions contre les gouttelettes lorsqu’ils dispensent des soins à des patients présentant des symptômes d’infection respiratoire aiguë ; par des précautions pour éviter le contact et par le port d’une protection oculaire quand ils s’occupent de cas probables ou confirmés d’infection par le MERS-CoV ; par des précautions aériennes lors de la réalisation d’actes générant des aérosols.
L’identification, la prise en charge et l’isolement rapides des cas, associés à des mesures appropriées de lutte contre l’infection, peuvent prévenir la transmission interhumaine du MERS-CoV.
Les personnes atteintes de maladies chroniques sous-jacentes telles que le diabète sucré, l’insuffisance rénale, les maladies pulmonaires chroniques et l’immunodépression présentent un risque plus élevé de maladie grave lorsqu’elles sont infectées par le MERS-CoV. Par conséquent, ces personnes devront éviter tout contact rapproché avec les animaux, en particulier les dromadaires, lorsqu’elles se rendent dans des fermes, sur des marchés ou dans des étables où l’on sait que le virus risque de circuler. Il convient d’appliquer des mesures générales d’hygiène, comme se laver systématiquement les mains avant et après avoir touché un animal et éviter le contact avec des animaux malades.
Il convient également de respecter les règles d’hygiène alimentaire, en évitant notamment de boire du lait cru de chamelle ou de l’urine de chameau et de consommer de la viande qui n’est pas assez cuite.
En rapport avec cet événement, l’OMS ne préconise pas de dépistage spécial aux points d’entrée et ne recommande pas non plus pour l’instant d’appliquer des restrictions aux voyages ou au commerce.
Références
- Le petit journal
- OMS